Peintre bédériste®

Cela signifie que ses toiles s’apparentent à des bandes dessinées géantes, tant par la forme que dans l’esprit.

Il peint des « arrêts sur image, capables d’animer le cinéma intérieur qui sommeille en chaque spectateur ».

Ses toiles racontent toujours une histoire, il est en effet facile d’imaginer l’acte précédant la scène et l'acte lui succédant.





Vous avez dit bédériste ?

Lorsqu'un mot nouveau apparaît, à fortiori dans le monde de l'art, on craint un nouvel accès de mode, une tentative d'être absolument original, pour retenir l’attention.

Pour considérer les créations qui fleurissent sous nos yeux,  il faut dorénavant accepter d'avoir perdu ses références en prenant une distance, une philosophie et un recul nouveau. Il faut admettre de retrouver un regard d'enfant,  sans filtre ni grille de lecture et de compréhension préexistants.

Le ''bédérisme'' est l'une de ces voies, l'une de ces nouvelles lectures de la vie, l'une de ces déclinaisons innovantes des formes d'expression anciennes ou existantes.

La bande dessinée n'a plus rien à prouver. L'enfant et l'adulte l'ont admise à part entière comme un prolongement de leur imaginaire, de leur vie, de leurs émotions et de leurs fantasmes. Il lui manquait cependant d'être, elle-même, une source d'inspiration, un point d'origine pour autre chose.

Le ''bédérisme'', c'est le point d'intersection entre la bande dessinée, son scénario, son histoire, son cinéma et le tableau traditionnel, arrêt sur image d'une histoire et d'un scénario. Le tableau ''bédériste''implique qu'une histoire, une anecdote, un moment de vie, se déroulaient avant lui et qu'il les fige dans le temps et ce, pour permettre au spectateur de se les approprier pour les prolonger, par son imagination, sa sensibilité et son émotion.

Le ''bédérisme'' apporte un avant et un après au moment que fixe le tableau. Il incite le spectateur à entrer dans le scénario en imaginant la scène qui précède et celle qui suit. Il est en quelque sorte acteur de la vie évoquée sous ses yeux, car il la prolonge et l'amplifie.

De plus, le ''bédérisme'' est profondément réaliste. Son apparence d'imperfection ou de tableau à achever, est l'illustration de la vie même. Il  ne fige pas la vie . Il la restitue dans la force et l'indécision de la vie de chacun d'entre nous.

Ainsi, le ''bédérisme'' n'a pas la prétention d'instaurer une nouvelle tendance artistique. Il propose simplement, mais avec toute l'authenticité et la vérité que nos yeux croisent chaque jour, de mettre en mouvement arrêté, en quelque sorte, les moments de nos vies.

Sa différence tient à ce qu'il ouvre nos existences à d'autres dimensions, à d'autres souffles, à d'autres imaginations, à d'autres émotions, et les rend ainsi un peu plus douces, plus souriantes, plus inventives. Finalement plus viables.

Gérard GEIST
Chargé de cours à l'université
de la Sorbonne-Nouvelle Paris II